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À MÉLISSANDRE

J’ai lu et relu cent fois cette touchante et cruelle lettre, et les mille remords qu’elle a fait sourdre en mon cœur ne se redisent point. J’ai épuisé toutes les formes de la douleur morale. Je me confesse impuissant à rien écrire qui me justifie. Tout ce que j’ai pu, c’est de ne pas crier au père de mon incomparable amie : « Vous êtes indigne d’elle, vous méritez que je vous l’enlève, que je vous l’arrache, que je vous la prenne ! Je ne suis grand que par elle, moi que vous admirez ; je ne veux ajouter à ma célébrité, conquérir la gloire, que pour en faire une auréole à son amour. »

Pardon de cet accès de folie qui m’a rendu coupable envers toi, Mélissandre ; n’y