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À TIBURCE

Pourquoi de telles paroles ont-elles échappé à ta discrétion ? Quel vent a passé à travers ton cœur et t’a rendu fou ? Combien de fois t’ai-je répété qu’il me plaisait d’être incomprise des miens, que mon orgueil était d’être comprise par toi seul, que je ne voulais point partager des biens qui t’appartiennent, que je n’avais pas trop de trésors amassés pour enrichir notre tendresse ?

Mon père ne me connaît pas, ne peut me connaître ; en essayant de lui dire qui je suis, tu lui as, par chacun de tes mots, confirmé ce qu’il soupçonnait : ton amour ! Que n’ai-je eu la puissance de t’arrêter dans cet élan fatal ! Tu t’enivrais de tes