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s’éteindre. Cet amour est la trame même de nos existences. Rien ne détachera deux âmes soudées par les dieux, et si l’une se brise, ses éclats briseront l’autre.

Je t’adore comme ma force dont tu es devenue la source. Disparaître en toi serait la dernière aspiration de ma nature, mais être séparé de toi, je te tuerais plutôt que d’y consentir.

Mélissandre, je ne désire la gloire que pour honorer mon amour, et je ne puis avoir désormais un plaisir d’orgueil sans t’y associer. La célébrité, quelle qu’elle soit, ne m’éloignera pas de ma bien-aimée. Loin d’elle le monde se vide, et moi-même je ne suis plus rien qu’un atome desséché, impuissant au commerce des choses.

C’est donc par besoin vital que je me presse sur tes lèvres, que je suis tien, que