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» Pour jamais, présents à mes yeux,
» Font mes tristesses infinies !

» Même sous un ciel consolé
» Leur épouvante me torture ;
» Les hommes pervers m’ont troublé
» La paix sainte de la nature !

» La Terre par eux a perdu
» La placidité de ses charmes,
» Et dans ce grand deuil répandu
» Coulent ses invisibles larmes !… »


III



Il s’arrêta. — Dans l’air léger,
Mêlant les feuilles sur ma tête,
Courut un frisson messager
D’une explosion de tempête…

Pourtant, le firmament serein
Resplendissait d’azur tranquille ;
Le fleuve, d’un poli d’airain,
Coulait sur sa pente immobile.

Mais, d’un immaîtrisable effort,
Ce calme avait la prescience ;
Le vieux Hêtre reprit, plus fort,
Désespéré de patience :


IV



» Dieu juste ! arrachez-moi d’ici !
» Que ce môle éclate et s’entr’ouvre !
» Soulevez ce sable durci
» Qui pèse à mes pieds et les couvre !