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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

CHAPITRE VIII

Le lendemain, au grand étonnement de Telcide, de Rosalie et de Jeanne, Marie connaissant seule la raison de ce miracle, Arlette s’est levée, très gaie, un peu plus pâle seulement que de coutume. Dans ses yeux brûle une flamme ardente.

Ernestine lui annonce que, pour fêter sa guérison, elle servira un gâteau de semoule aux raisins de Corinthe.

11 n’en faut pas plus pour que Rosalie, Jeanne et Marie, dont c’est le régal, soient en effervescence. Mais Telcide garde sa mine renfrognée des mauvais jours. Elle n’a rien abandonné de son projet. Pour l’instant, elle se contente de manifester à Arlette le mépris du silence. Elle affecte de ne lui point parler... Mais elle se réserve pour une offensive nouvelle et définitive :

— Cousine Telcide me boude, confie Arlette à Marie.

— Elle ne boudera plus tout à l’heure quand je lui annoncerai la réparation prochaine de la nochère.

— C’est au dessert que vous lui ferez cette surprise ?

— Oui...

Jusqu’à ce moment, la fiancée de M. Hyacinthe ne tient plus en place. Son secret l’étouffe. Elle aimerait presque que l’une de ses sœurs le lui arrachât. Ainsi elle glisse à Rosalie en confidence :

— Tantôt je vous apprendrai une chose qui vous étonnera beaucoup...

Rosalie, qui est amorphe, répond :

— Ah !

Elle ne sollicite aucune autre explication... Enfin voici le dessert. Le gâteau de semoule est sur la table. Sous les yeux attendris d’Ernestine, qui sur¬