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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

— Oui... Ma sœur Telcide ne fera aucune concession. M. de Fleurville s’obstinera dans son refus, parce que l’un et l’autre sont également butés. Je serais très fière si par mon intervention une solution amiable pouvait être obtenue. Ce conflit n’a que trop duré, n’est-ce pas ? Si les deux parties en présence n’en avaient pas fait une question d’amour-propre, il serait depuis longtemps résolu. Mais, si vous vouliez bien m’aider, peut-être à nous deux, trouverions-nous une transaction...

— Je vous promets, mademoiselle, d’en parler à mon père. J’insisterai si cela est nécessaire. Mais je crois que cela sera inutile. Mon père appréciera trop votre démarche pour ne pas désirer vous plaire.

— Oh ! merci, monsieur...

La cousine Marie se lèverait volontiers pour serrer les mains du jeune homme, tant elle est contente, mais il y a d’une part la profondeur de la bergère, qui l’en empêche, et de l’autre elle appréhende d’aborder maintenant le véritable but de sa mission. Quels mots doit-elle prononcer pour que la conversation s’engage sur un terrain favorable ? Elle s’interroge, lorsque Jacques lui dit :

— Me permettez-vous, mademoiselle, de demander des nouvelles de votre petite cousine ? La surprise est telle que Marie en a la gorge serrée.

— Arlette ?

— Oui...

Par réaction, elle devient soudain très loquace. Son exubérance est excessive :

— Arlette est souffrante...

— Gravement ?

— C’est-à-dire que ce doit être surtout nerveux. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Elle a dû avoir une violente contrariété. Mais nous avons été fort inquiètes. Et dame ! nous le sommes encore un peu...

— Une contrariété ?

— Oui... Entre nous, je crois qu’il a été question pour elle d’un mariage... Peut-être ma sœur Telcide a-t-elle insisté pour qu’elle accepte certain prétendant de son choix... Je n’ai aucune précision... Mais notre