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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

pour lancer quelques allusions discrètes afin de manifester mon consentement. — Discrètes ! surtout ! — Très discrètes... — Voici Mlle Arlette, éloigne-toi... Que je puisse lui dire que son charme a opéré sur toi !... — Elle en sera radieuse, cette petite !... Suffisant comme un paon, Eugène Duthoit va vers ces dames, qui le reçoivent en défaillant : — Voilà notre gentil poète...Tel ! Tel ! cide ! cide !... Ma ! Ma ! rie ! rie !... — Monsieur Hyacinthe, je croyais que vous étiez bon... Arlette, sans préambule, a lancé cette apostrophe au professeur qu’elle vient de joindre à l’écart : — Mais oui... je le suis... — Non... Vous ne l’êtes pas !... Elle s’est campée devant lui et le fixe dans les yeux. Certes elle ne le croit pas capable d’une méchanceté. Elle exagère sa pensée en lui parlant ainsi. Mais c’est en le brusquant qu’elle espère obtenir toute la vérité. — Vous avez organisé contre moi un complot... — Moi ? — Avec ma cousine Telcide... — Oh ! est-ce possible ?... M. Hyacinthe, troublé, ne comprend pas. Il n’est point de ceux qu’il faille agiter avant de s’en servir. Arlette, s’impatientant, tape du pied : — Voyons, mon ami, ne faites pas l’idiot et répondez... « Ne faites pas l’idiot ! » La phrase est vive. Le professeur la reçoit à bout portant. Il pâlit et balbutie : — Je vous jure sur la mémoire de maman... — Laissez votre maman tranquille et soyez franc. Qu’est-ce que votre neveu est venu faire ici ? — Ah !... Eugène ? — Oui... Eugène ! — Eh bien ! voilà... Vous aviez été si aimable pour moi que j’ai cherché le moyen de vous prouver que je ne suis pas un ingrat.