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D’UNE SOLITAIRE

de recours en grâce. Les condamnés à l’enfer en ont pour l’éternité.

Mon mari n’eût pas souffert que sa femme se décolletât, à plus forte raison lui eût-il défendu de publier des vers. Écrire, pour une femme, c’est se décolleter ; seulement il est peut-être moins indécent de montrer ses épaules que son cœur.

Je me figure parfois quels froids romans j’eusse écrits si je m’étais mêlée d’en faire. Mes personnages ne seraient certainement pas nés viables. Et cependant ce genre semble être le domaine naturel des plumes féminines. Les femmes