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D’UNE SOLITAIRE

Je me compare à ces insectes qui, réfugiés à l’extrémité d’une branche, dans une feuille, s’y tissent une enveloppe fine où s’ensevelir. La solitude est ma feuille ; j’y file mon petit cocon poétique.

J’ai toujours eu une admiration profonde pour ces âmes courageuses qui, en pleine possession d’elles-mêmes et par pur dégoût des misères terrestres, ont trouvé en elles la force de se débarrasser de l’existence. La Nature a bien su ce qu’elle faisait en nous dotant d’une irrémédiable lâcheté en face de la mort ; mais combien il est beau de la vaincre et de lui crier : « Ô marâtre ! je te rends