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XXVII
MADAME LOUISE ACKERMANN

détrônait, interrompant le progrès philosophique, déterminant un temps d’arrêt dans l’effort de la pensée humaine :

Nous ne te verrons pas mûrir, ô grain superbe !
Lorsque l’esprit humain viendra te récolter,
Nous serons enfouis depuis longtemps sous l’herbe,
Dans ces mêmes sillons qui doivent te porter.
Mais, du moins, nous aurons…
Défiant le vieux chêne et ses rameaux vainqueurs,
Apporté chaude encore à la plaine future
Comme un engrais sacré la cendre de nos cœurs.

Ces quelques fragments, conçus avec tant d’intensité, n’eût-il pas été regrettable de les passer sous silence ?


L. R.