Page:Acker - Petites Confessions, sér1, éd3.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. ALFRED CAPUS

J’ai rendu visite, hier, à M. Alfred Capus. Il est, encore une fois, l’homme du jour, puisque les Variétés qui, à deux reprises, consacrèrent sa jeune gloire, vont, demain, annonce-t-on déjà, parer son front de nouveaux lauriers. Naguère, il habitait rue des Martyrs. Il habite maintenant rue de Châteaudun, dans cette partie paisible qui va du carrefour à la rue Lafayette, et que la Providence semble avoir isolée à dessein en plein tumulte, pour lui offrir un asile au milieu du Paris fiévreux. Vous aimeriez son cabinet de travail. Des courtines jaunes tamisent la lumière, les meubles sont doux et profonds, un chaud tapis étouffe les pas. Les livres y abondent, cachant tout un mur de leurs reliures variées : des livres de théâtre, bien entendu. Des portraits d’acteurs s’accrochent un peu partout. Sur la cheminée, Lavallière se penche, habillée en fleuriste, non loin de Guitry, vêtu de ce rustique costume qu’il portait aux vacances, aux