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ÉLIE METCHNIKOFF

L’interne en blouse blanche de l’Institut Pasteur me désigna de la main la porte vitrée d’un cabinet et me dit : « Le professeur Metchnikoff ? Vous n’avez qu’à entrer. » Une haute et large fenêtre éclairait la pièce : à droite, d’innombrables instruments d’expérience, éprouvettes, siphons, flacons, encombraient un fourneau de laboratoire, et deux cobayes, dans un vase de verre, se serraient l’un contre l’autre ; à gauche, dans une bibliothèque, s’entassaient pêle-mêle des livres et des brochures ; au milieu, une table disparaissait sous des cahiers et des mémoires. Sur une chaise longue, près d’un guéridon, un homme lisait. Il se leva. Il portait un veston de toile blanche ; des lunettes abritaient ses yeux profonds et étroits au regard tendre et jeune ; une barbe touffue, semée de fils d’argent, couvrait le menton et les joues, et les cheveux gris, rejetés en arrière, laissaient libre le front large et puissant. J’avais