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M. PAUL ADAM

Quand je pénétrai dans le grand salon clair de l’avenue du Trocadéro, où, il y a un an tout juste, avant de gagner les Antilles, j’étais venu serrer la main de Lucien Muhlfeld, que je ne devais plus revoir, mes regards ne s’arrêtèrent ni sur la table chargée d’épreuves d’imprimerie, ni sur les portraits pendus aux murs, ni sur les vieux livres aux solides et vénérables reliures. Près de la cheminée, cachant un tableau de Hawkins, une affiche — une véritable affiche, comme en signent Cappiello, Léandre, Grun — se dressait sur un chevalet, à peu près terminée, présentant à mes yeux étonnés, sous les couleurs caressantes des pastels, une femme assise de côté sur un chien. Ses cheveux noirs et bouclés un peu indisciplinés, le bout des moustaches ébouriffé, les lèvres entr’ouvertes par un demi-sourire, la poitrine bombant sous le gilet croisé, M. Paul Adam contemplait cette œuvre, et j’étais si habitué à ne voir en lui que le puissant