M. ANDRÉ GIRON. 97
burg-Ernstein . Elle est revenue enchantée de Paris, et c’est là qu’elle veut vivre. Nous louerons un petit appartement. . .
— Une fois mariés ?
— Oui, une fois mariés. Ah ! tenez ! nous savons depuis quelques heures qu’il y a des pourparlers entre la cour d’Autriche et la cour de Rome, au sujet de l’annulation du mariage. Ah ! c’est un embrouillamini ! La princesse était en communauté de biens avec le prince, et puis, il y a cet enfant qui va naître, qui n’est pas du prince et qui pourtant légalement sera de lui. Tout cela complique notre situation, terriblement.
— Et si l’annulation n’a pas lieu ?
— Pour nous, ce sera comme si elle avait eu lieu. Nous vivrons ensemble.
— Et vous restez à Genève.^
— Jusqu’à ce que tout soit arrangé. [Moi, je voulais, à peine arrivé à Genève, partir à Menton ; mais notre avocat, M" Lachenal, nous a expliqué qu’à Genève seulement nous étions en sûreté. Il paraît qu’on n’y peut poursuivre l’adultère.
— Heureuse ville !
Cette exclamation déplacée m’est échapper sans que j’y prisse garde ; mais André Giron ne l’a pas entendue, et, muet un instant, suivant une idée que je ne devine pas :
— Il y a une chose qui nous ennuie fort, ajoutet-il. La princesse s’est enfuie de Salzbourg en emportant quelques bijoux , à peu près pour 400 000 francs . Les journaux allemands l’accusent d’avoir emporté