Page:Acker - Humour et humoristes, 1899.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE FAUX HUMORISTE


Tendrement bébête, il porte des pantalons à la hussarde, des vestes-vareuses ou des redingotes 1830, des hauts-de-forme à bords plats et des cravates bouffantes, négligemment nouées autour d’un col rabattu. Il manie d’une main fière une canne grosse, grande, belliqueuse, dont le fer résonne sur le pavé, et naturellement il habite Montmartre, tout en haut de la butte sacrée, parmi les chansonniers, ces faux poètereaux, et les m’as-tu-vu des petits cafés-concerts, ces faux cabotins. Comme jadis cette colline fut un royaume d’esprit, il s’imagine qu’il a hérité des qualités qui jadis triomphèrent rue Victor-Massé. Il pos-