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HUMOUR ET HUMORISTES

Et tout naturellement, une phrase qui le poursuivait depuis des heures vint à ses lèvres :

« J’ai conquis de la gloire pour avoir fait des calembours. »

Était-ce bien de la gloire ? Signatures fréquentes en des journaux parisiens et provinciaux, en des revues jaunes, ou blanches, ou incolores, coupures nombreuses de gazettes que le fidèle Courrier de la Presse lui transmettait chaque jour, et qui disaient son esprit, admiratrices amitiés de dames bien vêtues et congratulations intéressées de musiciens-amateurs, et d’amateurs-écrivains… Peuh ! peuh ! ce n’était pas de la gloire.

Cette vérité l’ennuya, mais, par un scrupule honnête, il changea :

« J’ai conquis de la réputation pour avoir fait des calembours. »

De la réputation ? le mot ne lui plaisait point. M. de Montesquiou-Fesenzac en a, et M. Jean Rameau aussi, et M. Potin, et M. Peugeot. Chacun de nous a une quelconque réputation, réputation de brave homme, ou d’imbécile, ou de noceur.