Page:Acker - Humour et humoristes, 1899.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
PAUL MASSON

L’ange passa quelques feuillets.

« En mars 1891, Paris est inondé de lettres de faire part annonçant le mariage de M. Paul Masson, ancien magistrat, commandeur du Nicham-Iftiktar, avec mademoiselle Tittée du Dahomey, en résidence au Jardin d’Acclimatation. La cérémonie nuptiale devait avoir lieu en la chapelle bouddhique du musée Guimet, sous la présidence de M. Maurice Barrès. Tous les journaux reproduisent cette missive matrimoniale. Des littérateurs connus s’empressent d’écrire sur cet événement plusieurs chroniques très longues. Au bout de quelques jours, M. Paul Masson dément cette nouvelle avec indignation. Il reste avéré pourtant qu’il l’avait lui-même lancée.

« Le 8 juillet 1891, un éditeur nommé Savine publie des « Réflexions et Pensées du général Boulanger, extraites de ses papiers et de sa correspondance intime ». Le général a beau protester de Bruxelles par télégramme, le Gaulois affirme l’authenticité de l’ouvrage ; à Londres, à Leipzig, à Porto, à Milan, à Madrid, tous les libraires en vendent des traductions,