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HUMOUR ET HUMORISTES

dix j’offre des ratés au bon public gobeur. Et là-dessus pourtant s’édifia ma réputation. « Ah ! oui, M. Capus, dit-on, celui qui « fait de l’humour » au Figaro et à l’Écho ». Hélas ! hélas ! hélas ! »

M. Capus leva les bras au ciel et se rassit. Il ne pleurait plus, ses glandes étaient sèches. Une tristesse profonde emplissait son cœur et l’assombrissait. Il lui semblait qu’il avait eu de belles ambitions, tenté de grands efforts pour les réaliser, et qu’une lugubre fatalité le retenait au sol, et que personne ne le comprenait et ne le comprendrait jamais. Il regardait vaguement autour de lui, et les objets familiers qui l’entouraient irritaient ses yeux et son âme, comme des témoins fâcheux d’intimités qu’il ne convient pas d’exhiber.

« Et pourtant, dit-il, la voix un peu voilée, j’ai publié des romans, et des romans pleins de talent. »

M. Capus se tut un instant. Une mouche affolée voletait autour de la lampe ; il l’observa durant quelques secondes. Mais son irritation oublia de cesser, et il reprit :