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ALFRED CAPUS

d’abord je ne suis pas un auteur gai, je ne suis pas un humoriste, je ne suis pas un ironiste, je ne suis pas un pince-sans-rire : je suis M. Capus.

« Quel crime ai-je donc commis qui mérite semblable châtiment ? Oh ! sans doute, j’écris en des quotidiens des notes rapides sur les faits du jour. Un pauvre meurt-il pour avoir été secouru par l’Assistance publique, une prison luxueuse s’ouvre-t-elle pour abriter les villégiatures forcées des voleurs et des assassins : vite, un court dialogue, ou bien un petit monologue… Style simple, réflexions simples, un mot de la fin… et ça y est, mais ça n’est pas fameux, ah ! certes non !… M. Prud’homme, après dîner, en ferait tout autant. Certains néanmoins proclament que je souligne à merveille dans ces articles l’ironie de tout événement caractéristique de notre époque, et que ma raillerie brode un délicieux et preste commentaire de l’actualité. Bien aimables, et peu difficiles, ces messieurs. Hélas ! s’ils me voyaient à l’œuvre ! Il faut vivre, et ces petites choses, je les exécute pour vivre, en cinq sec, en voiture, au café, en wagon, et neuf fois sur