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Géologie

naître le terrain Laurentien, roche métamorphique qui repose immédiatement sur le granite et où se trouve l’Eozoon, et M. T. W. Dawson, principal de l’Université McGill de Montréal, est celui qui le nomma et le décrivit en 1865, sur des échantillons recueillis au Grand-Calumet et à Grenville. C’est dans la seigneurie de la Petite-Nation, sur le 3e lot du rang St Pierre, qu’on a trouvé depuis les échantillons les plus parfaits de ce fossile.

« La découverte du plus ancien terrain stratifié connu, le Laurentien et celle de l’Eozoon, jetèrent un tel émoi parmi le monde savant, que le célèbre Sir Chs Lyell, ne craignit pas d’avancer, à l’égard du dernier, dans la réunion de l’Association Britannique pour l’Avancement de la Science, tenue à Bath en 1864, que c’était sans contredit la plus grande découverte géologique de son temps. »[1]

Ce que l’île offre aussi de remarquable, ce sont les blocs erratiques disséminés dans l’intérieur et sur les contours de ses rivages. À voir ces masses posées dans toutes sortes d’attitudes, les unes de couleur sombre, les autres affectant des tons fauves ou gris d’argent, on les prendrait pour des molosses accroupis, gardiens jadis vigilants, mais aujourd’hui immobiles de l’île, et qu’une divinité jalouse aurait métamorphosés en rochers.

  1. Naturaliste Canadien, Sept 1873. (l’Abbé Provancher.)