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L’île Ste. Hélène

trente ans, et habitait là une sorte de résidence quasi-seigneuriale dont on n’aperçoit plus aujourd’hui, à la partie orientale de l’île et dominant la vallée St. Jean-Baptiste, que les murs en ruines. Les jardins de l’habitation étaient magnifiques, pour le temps, et jouissaient d’une grande réputation.

Le mari de la noble dame, le Baron Grant, à qui elle survécut, avait construit de son vivant, près de la pointe nord, nommée alors l’Éperon, des moulins que les anciens du pays se rappellent encore.

Il a fallu que de profonds changements se soient opérés dans le lit du fleuve, car le rapide écumeux qui faisait mouvoir les grandes roues hydrauliques, n’existe plus.

À propos de cette baronne de Longueil, dernière du nom, une anecdote.

Malgré ses deux ou trois quartiers de noblesse, la bonne dame, qui avait toujours pratiqué une des vertus les plus chères à la bourgeoisie, l’économie, était devenue, en vieillissant, quelque peu bizarre. Ainsi pour ne point laisser perdre l’herbe et les baies des arbustes qui couvraient alors l’îlot situé vis-à-vis l’île Sainte-Hélène, elle y plaça des porcs en si