voir l’archiduc, et que les familles de Gand pouvaient bien lui céder deux chambres sur la route. La vieille faillit tomber d’étonnement et de respect, et baisa humblement l’extrémité de l’écharpe de l’archiduc ; puis elle courut annoncer à madame de Braka que l’archiduc était venu et qu’il fallait lui céder deux chambres.
Pendant ce temps le petit était allé sur la place, au milieu du village, pour attendre le passage de l’archiduc, dont il comptait être remarqué. Aussi apprit-il à grand regret qu’il ne viendrait pas, ainsi que le lui annoncèrent des pages qui, arrêtés devant la maison de ville, dont l’architecture somptueuse faisait voir que le lieu avait eu autrefois de l’importance, écoutaient les discours que les conseillers adressaient au peuple à l’occasion du passage du prince.
Il allait retourner à la maison pour annoncer à ses femmes qu’il était inutile d’attendre le cortège, lorsque deux amis de Cenrio qui le connaissaient aussi vinrent à sa rencontre, en lui demandant pourquoi il n’avait pas sollicité auprès du prince une place dans la compagnie qu’on venait de former, lui, si intime avec l’archiduc, et qui avait tant d’influence sur lui. Le petit, tout fier et tout joyeux de ces paroles qui flattaient sa pensée favorite, entama une conversation