sité mêlée de crainte ; lorsqu’elle ouvrit la porte, elle pria Bella de rappeler le chien noir qui se tenait toujours couché en travers, et qui ne laissait entrer personne que Bella.
Bella appela le chien, et la vieille pénétra aussitôt dans la chambre. Lorsqu’elle y fut entrée, Bella, voulant se divertir, rappela le chien, le fit coucher de nouveau devant la porte, et se cacha pour jouir à son aise de la frayeur de la vieille ; c’était une plaisanterie de noble fille.
Quelques minutes après, la vieille reparut avec un sac et un gros paquet d’herbes, mais le chien lui faisait une paire d’yeux flamboyants, et lui montrait les dents ; elle resta clouée sur le seuil, et appela Bella en tremblant ; en ce moment, elles entendirent devant la porte un bruit inaccoutumé de chevaux, des hommes armés marchaient dans la cour. Bella, effrayée, se réfugia avec la lumière et le chien dans le cabinet où se trouvait déjà la vieille ; elles fermèrent la porte, et attendirent en silence pour voir si c’était par hasard le prince qui venait pour combattre les esprits.
Elles ne s’étaient pas trompées ; c’était Charles, le brillant et puissant héritier d’un empire où le soleil ne se couchait pas. Il entra dans la chambre