son antiquité, l’hôtel passait pour une des merveilles de la ville.
Chaque année une somme déterminée était destinée à augmenter l’argenterie, le service de table, la galerie de peinture, et enfin à tout ce qui, dans une maison, constitue un luxe solide et durable. Et, par-dessus tout, la cave renfermait de rares trésors en vins fins extrêmement vieux.
L’héritier de ce Majorat vivait avec sa mère à l’étranger, et avait assez du reste de ses revenus pour ne pas regretter l’argent qu’il laissait sans emploi dans cette maison. Le majordome, personnage très-actif, faisait des rondes à toute heure et entretenait un certain nombre de chats, destinés à poursuivre les souris. Tous les samedis, il distribuait une somme déterminée de pfennigs aux pauvres rangés dans la cour de l’hôtel. Peut-être parmi ces pauvres y avait-il quelque parent de la famille, car les branches cadettes avaient été dépouillées par l’institution de ce Majorat.
Le fait est que le Majorat n’avait pas porté bonheur à tout le monde. Car si les riches possesseurs s’en trouvaient bien, ceux qui n’avaient rien eu regardaient avec envie les heureux privilégiés.
C’est ainsi que tous les jours, à la même heure, pas-