que la vraie et vivante Bella était chez lui, Charles cherchait en vain chez Golem, cette poupée sans vie, le bonheur qu’il avait goûté si pur avec Bella.
Le matin, le prince, par l’entremise de Cenrio, était convenu avec Bella Golem, qui au lieu du cœur plein d’amour de la vraie Bella, n’avait qu’un vil cœur de juive, de venir la voir dans la nuit, après qu’elle aurait donné à son petit homme-racine une boisson soporifique qu’il lui ferait remettre. Braka qui était dans le secret, devait remplacer Bella dans le lit conjugal, car le petit était si jaloux que, même en dormant, il tenait toujours sa femme par un doigt qu’il étreignait et qu’il baisait de temps en temps : c’était sa seule manière de la caresser.
Cornélius, toujours préoccupé de la seconde Bella, venait de s’endormir, lorsque le prince entra dans la maison, après avoir attendu quelque temps que Bella Golem se fût débarrassée de son mari. Il était extrêmement curieux de savoir comment elle se trouvait la femme de Cornélius, et ce qui était arrivé au Golem qu’il avait fait faire par le juif, pour tromper son mari.
Golem Bella lui répondit si naturellement qu’il ne se douta pas le moins du monde avoir affaire à une poupée ; surtout parce qu’il avait une extrême con-