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PARTENZA…

panaches incomparables, les aigrettes massives de ses campaniles. Le soleil rougeoie sur les plaines toscanes, et dore le côté du levant de teintes qui ruissellent sur les coteaux d’émeraudes et d’opales d’où s’écoule l’Arno qui, à nos pieds, roule des eaux mêlées de paillettes incandescentes frétillantes comme une danse d’étoiles. Et, baignée dans cette lumière d’une extraordinaire intensité, Florence reste grise, d’un joli gris roux de bure qui heureusement habille les silhouettes graves ourlées d’or de ses beautés architecturales, ourlées d’or et d’une expression religieuse incomparable, me sembla-t-il, puisqu’il me vint la pensée que ces ourlets lumineux que fait le soleil sont autant d’auréoles, des nimbes d’ostensoirs, des halos de gloire autour de chacune des beautés paisibles et accueillantes de la cité florentine.

Oh ! ce vagabondage par les lung’ Arno Serristori et Torrigiani jusqu’au Ponte Vecchio, dans l’après-midi, sous un ciel de trois heures qui vient de laisser passer la plénitude de son resplendissement et, mélancolique, va se voiler, tout à l’heure, — quand nous arriverons par de vieilles rues charmantes de pittoresque et de remue-ménage, devant Sainte-Marie-des-Fleurs, — de buées fauves et veloutées, comme l’haleine de ces vieux et chers monuments, comme les palpables émanations des blocs aux énormes bossuages, des marbres précieusement travaillés, sur quoi va passer encore, inexorable, la quotidienne étreinte du soir après la fièvre du jour.

Sainte-Marie-des-Fleurs ; la Tour de Giotto ; le

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