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PARTENZA…

geste plein de sollicitude et d’amour que nos mûres nous ont appris, mais plus long encore chez elle et plus tendre. Lui, impassible, laisse se dérouler de sa tête mignonne semblable aux têtes d’enfants de Lucca della Robia, ingénues et charmantes, les lourdes boucles d’une chevelure dont la couleur de cuivre enténébré allume de minces lueurs métalliques et soyeuses sur son large col de guipure ; un petit vêtement de velours noir contenu à la taille dans une ceinture de cuir s’arrête au-dessus des genoux, en même temps que la culotte d’étoffe pareille serrée sur des bas de soie noire où s’enferment de petites jambes nerveuses et bien faites, comme celles de ces pages d’autrefois qui, dans les vieilles peintures, maintiennent avec peine de fins lévriers aussi grands qu’eux-mêmes ; sa main droite ne quitte pas un instant l’épaule maternelle ; sa petite figure est inexpressive, fixée sur un même point vers l’autel. On dirait, lui et sa mère, les enfants de Sassetti et de sa femme, donna Néra, agenouillés devant le Miracle de François d’Assise dans les fresques de Ghirlandajo, qui lentement s’effacent sur les murs des chapelles…

La messe est dite. Un mendiant soulève le lourd matelas de cuir appliqué à la porte ; un rayon de soleil se précipite, tranche net l’ombre tranquille de l’église et s’aplatit sur les dalles en rayonnements qui éclairent les visages en dessous, comme au théâtre devant la rampe. La Florentine passe d’abord, vraiment belle, telle que je me l’étais imaginée ; elle mouille d’eau bénite le front de son fils et commence