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PARTENZA…

passer les grandes salles où s’amassent les blancheurs des marbres solennels. Après la provocante et impure vision de cette Vénus Callipyge, femme jusque dans les regards qu’elle traîne sur tout son corps effrontément découvert, c’est tout de suite, — dans la clarté du jour doré qui vient de la rue où je passais tout à l’heure sous les frémissements du matin, un matin de Naples, remuant et joyeux, — l’atmosphère de santé robuste des éphèbes de bronze, le grand calme de la nudité sereine qui succède aux remous voluptueux de l’air amolli dans les voiles levés sur la Vénus impudique dont le marbre fut terni, dit-on, par les embrassements fous de ses adorateurs.

Dans le Mercure au repos comme dans la statuette ravissante de Narcisse, c’est, amoureusement modelée par des maîtres dont la science exalte le rythme cher à l’école Pràxitélienne, la plus sublime conception de la vie corporelle ramassée toute en les contours charmants, en la grâce et la force déjà viriles de la jeunesse offrant aux regards sa radieuse et saine nudité.

C’est un ravissement, cette statuette de Narcisse, dont la tête riante et mutine, aux traits spirituels doucement s’incline en avant, retenue sur des épaules robustes par la nuque enveloppée des boucles légères d’une chevelure répandue en ondulations soyeuses autour du beau visage de l’adolescent et sur son front couronné de feuillages. Sa poitrine aux rondeurs masculines descend jusqu’au ventre sans effort, dans le modelé d’un torse impeccable. À la grâce de