Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
PARTENZA…

l’on craint à chaque instant de voir s’effondrer dans la via del Duomo, tant ils paraissent fragiles.

La Basilique paraît colossale ; c’est, je crois, l’une de ses rares qualités ; malgré les marbres dont les surfaces tellement polies semblent mouillées et ruisselantes, les hautes voûtes et la coupole ne recouvrent que le vide. Des escaliers prennent naissance aux côtés du maître-autel et descendent dans une crypte très ancienne, dont le sol est couvert de mosaïques précieuses. De vieilles choses d’argent ciselé et repoussé déposent en cet archaïque réduit le charme vieillot de leurs menues intimités. Il semble que le Dieu tout puissant, mal à l’aise dans la nudité du temple, au-dessus, s’est retiré dans les fraîcheurs de la crypte fleurie de mosaïques épanouies, embaumée de vieilles odeurs d’encens, imprégnée d’un murmure vague et ininterrompu de prières, comme si, depuis des siècles, les oraisons avaient pénétré la voûte et, du maître-autel, étaient chaque jour tombées ici dans ce réduit de pieux silence. Et le gardien indiquant, dans un tabernacle couvert de gemmes et plaqué d’orfèvreries, une relique très sainte, je pliai les genoux, respectueux, sous le poids léger des ferveurs mystiques, qui, de toutes parts, émanent du sanctuaire illustre de saint Janvier…


Le soleil est déjà haut dans le ciel. Les physionomies suivent la progression du jour. On dirait qu’il faut à ces Napolitains rieurs la pleine lumière qui baigne en ce moment toute leur ville, la verdure des cam-