Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
PARTENZA…

être content avec moi, il veut avoir sa part de satisfaction, être bien certain que je n’ai pas été déçu et que le cyclope accroupi sur son village m’a bien donné toutes les joies que j’étais en droit d’attendre. Il me les a données, amplement ; et le petit Agostino emporte, content, de quoi manger macaroni, lui et sa fine petite bête, puisque sur sa demande j’ai dû ne pas oublier le macaroni du cheval !

Il est tard ; Agostino redescend à Résina. Je voudrais le suivre dans l’humilité de sa maison de lave bâtie parmi les genêts d’or, pour voir la femme qui, royalement, met aux yeux de ses petits la flamme superbe de ses yeux, les velours caressants de ses regards, l’empreinte souveraine de la beauté qu’un instant trop court j’aimai dans l’adolescent sauvage du Vésuve…

Le même voile qui ce matin enveloppait le golfe, la mer et les îles, retombe lourdement, chargé d’ors fauves ; et, le soleil à peine englouti dans le couchant, l’air devient rougeâtre, puis s’assombrit et unit ses vapeurs aux fumées opaques du Vésuve ; et tout d’un coup la nuit arrive, parée des scintillantes joailleries des étoiles…


Roulé très longtemps au milieu des pauvres faubourgs de tout à l’heure, quelconques maintenant sous les réverbères allumés dans l’obscurité très épaisse. Il semble que nous n’arriverons jamais et que les faubourgs s’ajoutent aux faubourgs. La misère s’efface, mais on la devine, on la sent poignante derrière ces fenêtres sans carreaux, avec des rideaux en