Page:Achille Essebac - Luc.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
LUC

le mystère meurtri de ses cryptes ; les autres anémiés et repoussants comme la dorure et les plâtres ébréchés des music-halls infâmes.


… Lucet se posa docilement dans la sedia, sur un coussin de velours amande broché de larges fleurs d’or. Ainsi, il écarta ses beaux bras hors du siège ample et les appuya sur les bords du dossier contourné en hémicycle ; ses mains et ses poignets retombaient avec nonchalance, et ses arrière-bras appuyés sur l’ébène, y érigeaient l’albe saillie des muscles. Ses cuisses blondes et lisses, qu’un imperceptible duvet, sur les rondeurs externes, estompait d’une poussière d’or, écrasaient la plénitude de leur chair presque blanche sur le velouté moelleux et les fleurs orfévrées du coussin ; les courbes étaient d’une inégalable splendeur, que déterminait leur volume pesant, et svelte, et ruisselant de lumière, le jeune sillon doux et pâle ouvert entre elles jusqu’au globe méplat du ventre…

Julien s’agenouilla. Lucet le laissa faire, étonné et souriant. Pour le regarder, il baissait les yeux, et les escarboucles vertes de ses prunelles se cachaient sous le voile ombreux des cils.

Julien s’agenouilla.

Il prit dans sa main l’opale bleuté d’un pied menu, glissa la semelle d’une sandale sous le talon d’ambre translucide, écarta les orteils frais pour joindre aux boucles supérieures un mince linéament de cuir serré contre le pouce, le fit passer dans des anneaux de métal sur le cou de pied, le renvoya à la cheville pour l’attacher aux talonnières d’où s’éle-