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VII

Depuis quelques jours Déah Swindor n’allait pas à son théâtre le soir… Les répétitions d’Hernani l’absorbaient tout l’après-midi. Quand Luc Aubry fut annoncé, elle était rentrée depuis une heure. Les costumiers lui apportaient les travestis qu’elle essayait dans la grande galerie parmi les glaces où ses attitudes se répétaient sous la flambée du lustre et des girandoles électriques.

Bien qu’elle eût franchi le seuil douloureux et déjà lointain de la quarantaine, Déah se vouait exclusivement aux rôles d’éphèbes. Il semblait même qu’à cet âge — où les femmes ne se peuvent consoler du vide fait autour de leurs autels par la dispersion implacable des attraits impuissants à retenir les lévites d’amour, — la comédienne eût trouvé dans l’incarnation des grâces infinies de l’éphèbe, une source de Jouvence