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LUC
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— … Merci…

Puis il se débat un instant, élève avec peine ses bras exténues en criant d’une voix déchirante :

— … Père… maman…

Puis, dans un grand soupir :

— Mon Dieu !…

Et sa jolie tête frivole s’abat très lourde et très belle sur l’épaule de Julien, et Julien tient longtemps son visage inondé de larmes sur le visage adoré de Lucet…

Le docteur s’approche, soulève les paupières closes ; les beaux yeux du vert bleuâtre et doux des oliviers sont voilés, les pierres précieuses sont éteintes : Luc Aubry est mort !!!


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Julien voulut essuyer ses pleurs avant de rentrer chez lui. Le médecin et son aide allaient quitter la chambre de Jeannine. La religieuse, douce sous sa coiffe blanche et son voile noir, présenta dans le moïse enfoui sous une mousse de dentelles, un petit être endormi paisiblement et déjà joli eût-on dit :

— … Monsieur, c’est un gros garçon !…

Julien prit la corbeille à pleines mains, la déposa sur le lit de l’accouchée, puis il se pencha, mit sur la bouche de Nine surprise l’ultime baiser de Lucet et couvrit l’enfant de caresses…