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LUC

tient ses mains fraîches… Il s’essuie et met sa chemise de soie blanche pour la nuit, puis se couche… Les draps sont moelleux… Ils sentent bon… Tiens ! non, ce sont ses mains qui embaument… Edouard avait des bas bleus à fleurs et des jarretières bouton d’or pardessus ses petits genoux satinés… C’est une singulière idée tout de même d’avoir fait jouer Fanchette à ce lycéen joli, effronté et cajoleur… et de les avoir fait se costumer ensemble…


… La fièvre de Lucet ouate la fraîcheur des draps. Il n’est dans son lit aucune place qu’il n’ait vivifiée de sa tiédeur. Il écarte le col grand ouvert de sa chemise, la fait tomber d’une épaule et pose sa joue sur son bras nu… Il s’éprend de ce contact adouci, presque étranger, comme d’un autre… Une torpeur l’engourdit, dont il s’échappe, las de s’être retourné déjà vingt fois sans trouver la vraie place pour s’endormir…

Tout son corps lui fait mal… Il mord son bras pour avoir quand même de la chair à étreindre, à baiser, à meurtrir… Et tout sentiment s’efface en lui des choses qui se confondent et s’endorment lourdement…

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