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LUC
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de lis… Et tout Lucet s’éveille en elle et incruste des arômes en sa chair qui, par sa bouche, râle imperceptiblement. Ses bras nus se vêtent de la fine chemise de linon dont les manches s’achèvent et le col s’épanouit en frissonnantes dentelles. Elle a chaussé ses mules gris perle, bouclées d’or. Et sa gorge, tendue en l’odeur virile du costume, s’apaise, tel un adolescent à la poitrine plate, sous la rigidité des aiguillettes de satin et d’argent… Elle chante, amusée, énervée, excitée, affolée !! Ses hanches chaudes et légères se pâment au souvenir des hanches, chaudes et riches du fruit dont l’empreinte demeure, qui précédèrent les siennes… Elle chante :

Je connais un pauvre enfant
Un pauvre enfant de Bohème…

et sur sa tête rectifie le feutre gris sur quoi neige la plume vaporeuse…
… Au regard triste, au front blême…
son petit manteau pailleté de clair de lune agrafé aux épaules, elle s’anime devant la glace, mutine et jolie Jeannine, Jeannine-Mignon ;

Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
La folle histoire !
En vain je m’en défends…

. . . . . . . . . .

ses mains menues et mignonnes rangent sous le feutre soyeux les bouclettes tombantes de son front ; elle se coiffe comme un garçon…

. . . . . . . . .

Je me trouve bien mieux

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