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LUC
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élégance : « Si vous voulez m’aimer aussi, je vous aimerai, Luc flexible comme un roseau, de telle sorte que chaque instant de votre présence auprès de moi sera comblé de plaisirs encore ignorés, je veux le croire, pour que la joie merveilleuse de vous les révéler n’appartienne qu’à moi seule. Dites oui, grand enfant chéri, et répondez-moi comme je vous en ai prié.

« J’embrasse étroitement toutes les jolies choses que contient la grâce élégante de votre petit corps, je couvre de baisers la floraison divine de vos yeux et de votre bouche. Baisez les quatre lettres de mon nom, statuette charmante dont la parfaite beauté me fait souffrir, vous trouverez sur chacune la trace brûlante de lèvres qui désormais sont vôtres ! »


Il avait mis son pouce sur le nom. La « floraison divine de ses yeux » s’épanouit autant de fierté pour ce qu’il provoquait de sympathie passionnée, que de sensualité ressentie dans sa chair supra-sensibilisée par la caresse ardente des mots.

Julien ne put cacher la profonde tristesse dont fut voilée la clarté caressante de ses yeux. Il songeait… Lucet tenait encore dans ses menottes pâles et fines la lettre incendiaire. En jouant, Julien la lui enleva, chercha la signature : Lucy. Sa coïncidence avec « Luc » parut singulière. Et, sous le nom, ce post-scriptum : « J’attends, petit ami, votre réponse. Ecrivez-moi aux initiales V. R. G. 24, poste restante, bureau rue des Capucines ».

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