Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, I, Eggimann.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 84 —

Il faut le dire, depuis la mort de leur mère, Rosalie et Lisette avaient été passablement laissées à elles-mêmes, dans les intervalles entre les soufflets et des gronderies grand’maternelles, et, durant ce temps, elles avaient contracté des habitudes de désordre qui pouvaient bien désespérer leur belle-mère passionnée d’ordre et d’élégance.

Ce mot de soufflet qui vient d’échapper à notre plume a peut-être étonné, choqué quelque lecteur. L’acte était pourtant familier à la fin du XVIIIe siècle, comme moyen d’éducation. Les grand’mères en particulier en usaient volontiers.

Dans la biographie de M. Albert Gallatin, compatriote et contemporain de Rosalie, nous lisons l’anecdote suivante, qui, s’il faut en croire la renommée, eut un effet décisif sur la carrière du dit Gallatin.

Ayant perdu son père de bonne heure, l’enfant fut élevé par une parente qui était en même temps amie de sa mère, Mlle Catherine Pictet. Il allait souvent à Pregny chez ses grands-parents et sa grand’mère, très liée avec le landgrave de Hesse, désirait voir son petit-fils prendre une commission