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Le lendemain, malgré le carême, on recommence à se divertir ; d’ailleurs le Père n’a-t-il pas autorisé ses filles à s’offrir quelques soirées à la comédie avec leur argent ? Elles profiteront largement de cette permission. Ce soir c’est à l’Opéra qu’elles se rendent.


« Comme je me trouvai un peu loin du spectacle, une dame que je ne connais point me fit demander si je ne serais pas mieux dans sa loge. Je profitai de sa bonté, elle est très aimable. Elle était curieuse de savoir de quel pays j’étais. Je l’amusai en lui contant la manière dont on vit à Genève. » [Cette bonne Parisienne n’était pas la dernière à croire que Genève est un pays de bergers tudesques et à se récrier sur ce qu’un naturel de ce pays ne fût pas vêtu de peaux de bêtes.]

« On jouait Castor et Pollux ; la musique en est belle et expressive, quoique française. On y danse des ballets charmans. Les décorations sont assorties au reste. Mme  Arnould, célèbre chanteuse fit le premier rôle, elle chante avec un goût infini.