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heures. Le chemin qui conduit à Versailles est superbe, planté de deux lignes de beaux arbres de chaque côté.

« Le château est d’une magnificence excessive, nous ne pouvions nous lasser de regarder et d’admirer.

« Nous descendîmes de carrosse dans la première cour, nous vîmes les gardes françaises et les gardes suisses qui descendaient la garde avec une belle musique. De là, on nous conduisit à la chapelle qui est d’une beauté surprenante… toutefois les peintures où l’on voit Dieu ne me font jamais un grand plaisir, parce qu’il me semble qu’elles rabaissent l’idée que j’ai de la divinité. Nous avions grande envie de rester pour entendre la messe du roi où il y a une musique superbe, mais on nous dit que l’on ne pouvait se dispenser de se mettre à genoux, et nous aimâmes mieux nous en passer [ô huguenotes !].

« Nous allâmes voir les grands appartemens… puis la salle du trône, où le roi reçoit les ambassadeurs en cérémonie. Elle est meublée d’une moire d’argent brodée en or. On y voit un trône élevé sur deux marches et couvert d’un dais de la même étoffe…