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sans laisser assez, selon nous, la bride à son imagination poétique. Ce qui nous plaît le plus dans ces pages, ce sont les remarques naïves et enfantines qui tombent assez souvent de la plume de notre voyageuse.

Le Paris d’alors ne ressemblait guère à celui d’aujourd’hui. Pour les demoiselles de Constant, comme pour les étrangers et provinciaux de tous les temps, c’était la ville des plaisirs et du luxe ; et, déjà en 1772, un des principaux attraits était les boulevards, mais combien différents des boulevards de nos jours ! N’en prenons pour exemple que cette description, trouvée quelque part dans les tablettes[1] de Rosalie.


« Les boulevards sont une promenade plantée de quatre lignes d’arbres et qui fait le tour de Paris. Cette promenade de six lieues de long est bordée de caffés, d’endroits où l’on voit différens spectacles. L’hiver tout cela est fermé, mais cela doit être charmant pendant la belle saison ».

  1. Journal de voyage conservé dans la famille.