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l’a, son nez, vous le voyez bien, s’écrie l’époux de la dame qui n’était autre que Samuel de Constant.

Autre portrait tracé plus tard par Rosalie d’une plume dont elle s’efforce d’adoucir la pointe. Ce portrait est tiré d’un charmant récit auquel nous ferons beaucoup d’emprunts, qu’elle écrivit bien des années plus tard, à la demande de son plus jeune frère, Victor, cinquième enfant de son père, et que nous appelons Journal à Victor.


« Mlle  de Gallatin, après avoir refusé tous les hommes qui pouvaient prétendre à elle, était restée après trente ans indépendante. Sa mère, qui connaissait ses goûts et ses ressources, lui avait conseillé en mourant de ne point se marier… Elle avait le goût de la perfection dans les détails ; sa figure imposante et agréable, ses manières nobles, attirèrent chez elle et enchantèrent un homme vivement sensible, à qui cet ensemble donnait l’idée de toutes les perfections. Elle se défendit longtems, mais enfin elle ne put s’empêcher de partager les sentimens de celui