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faisait couler son absence ; mais, quand on est jeune, spirituelle, piquante, quand on a de beaux yeux noirs, ils ne peuvent pas toujours pleurer, et l’abandonnée trouvait chez Voltaire le moyen de s’amuser beaucoup. Bien souvent après son mariage, elle remonta sur les planches édifiées à Ferney et prit un rôle dans l’une ou l’autre des pièces composées par l’ami de ses parents. Quelquefois Samuel revenait pour lui donner la réplique, et alors la jeune femme jouissait de tout son cœur des répits que lui laissaient soit une santé déjà très compromise, soit l’arrivée successive des enfants que l’on mettait en nourrice dans les environs de Genève.

Nous donnerons ici quelques échantillons des lettres de Charlotte à son mari[1], et nous ne choisissons pas les plus piquantes ; aussi bien, ce n’est pas la vie de Charlotte, mais celle de Rosalie, que nous retraçons ; nous reproduisons de préférence celles où apparaissent les enfants, mêlés à la vie mondaine :

  1. MCC. Bibl. de Genève.