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promit d’ailleurs de respecter la liberté, l’indépendance, etc., etc., de la République.

« Les ponts avaient été rompus, tout était dans le plus grand désordre. Les conditions furent acceptées. Nous allâmes avec mon Père voir l’entrée de l’armée française à Cornavin. C’était un triste spectacle. Lisette versa des torrens de larmes, j’étais fort triste aussi et mon Père encore plus.

« Tout se passa avec un ordre admirable de la part des troupes étrangères qui bivouaquèrent deux nuits dans les rues sans entrer dans les maisons. On voyait les officiers faire leur toilette en plein air.

« Nous n’entrâmes pas dans la ville et nous nous occupâmes de nous rétablir à St-Jean où l’on ne tarda pas à nous donner à loger cent chasseurs, leurs chevaux et un capitaine dans la maison. Les chevaux furent rangés sous les marronniers et la plupart des soldats coucha sous le même abri.

« Les premiers jours avant que mon Père eût organisé tout cela furent bien pénibles. Peu à peu les communications se