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Mlle Gallatin à augmenter leur frayeur par des tours, et, lorsque le soir, ils nous racontaient les dangers qu’ils avaient courus, c’était une source inépuisable de gaîté.

« De tous les côtés, les alliés se rapprochaient de la ville. Elle était livrée à l’anarchie ou plutôt à la tyrannie des chefs représentans. Ils avaient aboli le gouvernement, le sang avait été répandu dans des rencontres malheureuses. Onze otages étaient gardés. On chariait des canons, on commença à dépaver la ville, à rassembler des poudres dans St-Pierre et près des maisons des négatifs principaux.

« Le gouvernement se laissa déposer sans quitter sa place ni accorder rien de ce qu’on voulait obtenir par menace.

« Les alliés commencèrent à ouvrir la tranchée. Il y en eut une qui, des Délices, devait aboutir à St-Jean. Enfin, le 2 juillet, une sommation en règle et définitive fut faite par les trois puissances qui demandaient l’entrée de leur troupe dans la ville, le désarmement de la garnison et des citoyens, la liberté des onze otages et l’expulsion de vingt chefs représentans. On