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âme comme celle de Victor ? C’est remplir tous ses devoirs, c’est oublier son intérêt pour celui des autres, c’est se dévouer dans toutes les occasions pour les siens, pour les malheureux, pour la patrie, c’est savoir aimer. Ah ! oui, sans doute, vivre ou mourir, et Dieu soit loué, il vit encore !

« L’année suivante, comme nous le verrons, Victor recruta quelques camarades pour son armée ; cette année-là, je ne me rappelle que Frédéric de Châteauvieux, et je ne sais si mon frère portait son matériel à Choully. Qui pourrait oublier la manière dont on était reçu dans cette belle demeure ! Le bon général avait mille souvenirs, non seulement de ses guerres, mais de tous ceux qu’il avait connus en Europe. Mme  de Châteauvieux aimait l’esprit de mon Père et le faisait valoir. Victor et Frédéric ne furent pas les derniers à se lier intimement.

« Notre hiver à Lausanne était décidé et arrangé comme les précédens. Les dissensions de Genève allaient croissant. L’inutilité de la médiation n’avait fait qu’aigrir les partis, rendre les représentans plus audacieux, les négatifs plus ambitieux et plus