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arriva au milieu d’eux et leur prêta son éloquence et sa logique. Un parti le porta aux nues. Celui du gouvernement qui était encore le maître l’exila au contraire d’une patrie qu’il troublait, mais loin de le vaincre, cette rigueur ne servit qu’à répandre et à fortifier ses opinions.

« Le Conseil général et souverain composé des citoyens et bourgeois était la grande majorité de la République. Dans son sein s’élisaient réciproquement les Deux-Cents et le Magnifique Conseil des vingt-cinq perruques. Ceux qui restaient en dehors avaient d’autant plus d’envie d’y entrer que c’était plus difficile. Les citoyens et bourgeois arrivaient deux à deux plus ou moins nombreux au Deux-Cents avec le sujet de leur demande imprimé. Le Deux-Cents avait le droit de refuser sans discussion en répondant simplement : « Il n’y a pas lieu. »

« Ces refus trop répétés irritèrent la bile des représentans, ils imaginèrent de s’armer. On peut comprendre ce qui résultait d’un tel état de chose.

« Mon Père qui aimait Genève, qui aimait les principes, mais qui détestait les