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lie parle ainsi de cette saison passée à Lalex :


« Déjà bien des chagrins nous troublaient, cependant j’y passai encore des momens heureux. Une noce est un événement qui intéresse beaucoup une fille de 14 ans [elle en avait bel et bien 16] et celle de Mme  de Corsy me procura bien du plaisir[1]. »


Mme  Pictet se mourait et appelait auprès d’elle ses petites-filles. M. de Constant ne voulut pas interrompre l’éducation de Lisette qui se poursuivait à Payerne, mais il envoya sans tarder sa fille aînée à St-Jean et la pauvre enfant passa là un temps triste et fatigant. Son père lui écrivait des lettres assez tendres et se voyait obligé de lui recommander de ménager sa santé : « Point de fruit crud, nigaude ! » et de ne plus se lever à cinq heures du matin pour faire des lectures sérieuses :


« Laisse cette logique et cette théologie ; au lieu de lire, dors, et si tu as absolument

  1. Cahiers verts.