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La « blonde à l’air fin » s’accommodait assez bien pour le moment avec sa belle-mère. Elle l’entourait de dévouement et lui adressait même des vers de sa façon pour lui exprimer son affection. Dans la lettre citée plus haut :


« Je sais, lui dit son père, que tu as bien témoigné de l’amitié à ta maman, que tu l’as soignée, aidée, qu’elle est bien contente de toi, qu’elle t’aime comme sa fille et son amie. Je t’en remercie les larmes aux yeux. Tâche un peu de prendre son air serein et noble : c’est l’air le plus aimable et le plus attrayant chez les femmes. Son esprit et son cœur s’accordent à répandre autour d’elle quelque chose qui m’a toujours charmé et prouvé qu’il ne faut pour cela ni l’esprit de Voltaire ni la beauté de Vénus.

« C’est fort joli à toi de penser à distraire cette pauvre maman. Tout irait bien si les vers étaient meilleurs, et j’en prends occasion de te dire que puisque tu as des dispositions à rimer, il faut t’en occuper comme de tout autre talent. Exerce-toi souvent et cherche à former ton oreille, lis