Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, I, Eggimann.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 86 —

qui désolait leurs parents. Un jour en particulier, après le séjour à Paris, il paraît que la tenue de ces demoiselles avait à un tel point laissé à désirer que le lendemain elles reçurent la réprimande qui suit :


« Je suis bien fâché, mes chères filles, de ne vous avoir point vues hier. Quand vous venez, je voudrais que ce fût le matin et que nous pussions être ensemble quelques moments ; vous pourriez venir à pied, et je vous renverrais en cabriolet. Votre maman m’a remis la note de ce que vous avez fait et lu, je vous prie de continuer… Je voudrais, chère Rosalie, que tu repassasses un peu ton arithmétique… Je vous supplie aussi de ne pas négliger votre habillement. Que vos souliers soient toujours bouclés, vos bas propres et attachés, que vos jupes ne traînent pas, que votre mouchoir soit arrangé, que vos têtes ne soient point échevelées, que vous soyez propres et lavées, et que vous n’ayez pas l’air de galopières des rues[1]. »


N’entendez-vous pas le récit justement indigné qu’avait fait la belle-mère à son

  1. MCC., Bibl. de Genève.