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TOLLA.

nocentes malices de la naïveté obtinrent les applaudissements muets, mais unanimes, de tous les hommes : il est si difficile de résister aux charmes de la jeunesse ! C’est ainsi que la plus jolie fille de Rome, sans chercher l’esprit, sans faire des mots et sans médire de personne, gagna haut la main son brevet de femme d’esprit.

Si Tolla n’avait eu pour elle que son esprit et sa beauté, elle aurait trouvé un épouseur ; mais comme elle avait une dot, il s’en présenta quarante. Le comte Feraldi ne se faisait pas faute de dire à qui voulait l’entendre : « Il y a vingt mille sequins ou cent mille francs de bon argent dans un coffre de ma connaissance pour le brave garçon que choisira la plus jolie fille de Rome. » Tolla dansa pendant deux hivers avec toute la jeunesse des Étals pontificaux sans choisir personne. Ses parents ne la pressaient pas. « Prends ton temps, lui disait son père. Je conviens qu’il n’est pas facile de trouver un homme digne de toi : pour ma part, je n’en connais point. » La comtesse, à qui ses bonnes amies demandaient, par pure charité, pourquoi Tolla, avec sa beauté, son esprit et sa dot, était arrivée à l’âge de dix-neuf ans sans se marier, leur répondait sans malice aucune : « Nous ne sommes pas de ces parents qui grillent de se débarrasser de leurs filles. » Tolla dans le monde était l’orgueil de son père ; Tolla